Europe : le décalage des horloges branchées sur le secteur est causée par une crise politique

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Une centrale électrique au Kosovo

Publié le 8 mars 2018
Depuis la mi-janvier 2018, l'horloge des appareils électroniques branchés sur le secteur peut accuser jusqu'à 6 minutes de retard. Un décalage causé par une légère baisse dans la fréquence du réseau électrique européen : habituellement calibrée sur une fréquence de 50 hertz, elle est en ce moment de 49,996 hertz, explique un communiqué de l'Entsoe, l'association regroupant les principaux gestionnaires de réseaux de transport de l'électricité en Europe.

Si une légère oscillation de la fréquence est plutôt anodine, un porte-parole de l'entreprise RTE (Réseau de Transport d'Électricité), chargée du transport du courant sur le territoire français, a expliqué à la revue Sciences et Avenir que « cela fait plusieurs semaines que la fréquence demeure sous les 50 hertz, d'où ce décalage des horloges ». De nombreux appareils électriques utilisent en effet cette fréquence précise de 50 Hz (60 Hz pour d'autres pays, principalement du continent américain) pour synchroniser leur horloge. Si cette fréquence diminue, les secondes perçues par l'horloge s'allongent, et celle-ci commence à retarder.

Cette baisse de fréquence qui touche toute l'Europe est le résultat d'une baisse de l'énergie électrique injectée dans le réseau européen. Selon Susanne Nies, porte-parole de l'Entsoe, « il a manqué 113 GWh au réseau pour assurer la continuité de la fréquence ». Dans le communiqué, l'association européenne précise que ce décalage de fréquence a pour origine la région des Balkans où se trouvent la Serbie, la Macédoine, le Monténégro et le Kosovo, ce dernier ayant « réduit sa production tout en continuant à ponctionner de l'électricité sur l'ensemble du réseau pour ses propres besoins ».

Cependant, la Serbie, pourtant responsable de l'équilibre de la production dans la région des Balkans, « refuse de produire plus pour des raisons d'opposition politique et historique entre les deux pays », analyse un expert auprès du Parisien. En effet, lors de sa déclaration d'indépendance en 2008, le Kosovo a été reconnu par 115 états, excepté entre autres la Serbie, qui considère que cette zone fait partie de son territoire. De plus, les puissances énergétiques européennes, France et Allemagne en tête, ne veulent pas non plus pallier le manque et en supporter le coût. L'Entsoe appelle donc dans son communiqué à une solution diplomatique en urgence.

« La bonne nouvelle est toutefois que le Kosovo semble avoir repris une production normale d'électricité » a confié Susanne Nies à Sciences et Avenir. « Cette baisse de fréquence n'a toutefois pas eu d'impact sur les industries ou sur la production. Et elle ne risque pas non plus de dégrader les appareils électriques qui sont conçus pour supporter ces variations de fréquence », précise RTE.

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8 mars 2018

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